Nicolas Eyheragaray : le rêve réalisé

 

Nicolas Eyheragaray revient sur la cancha luzienne en ce jeudi 8 août après avoir connu une soirée un peu incroyable, le mardi 6, en finale du Trophée Basque Bondissant. Associé au pourtant excellent Beaskoetxea, il a « explosé » d’entrée face à la paire Aimar-Etcheto. Mené 7-0 d’entrée en première manche puis 7-1 dans la deuxième tout suspense était tué d’entrée. Il n’ya avait plus d’enjeu mais il restait du jeu. Nicolas s’est battu jusqu’au bout. A preuve la durée du match. « Mardi soir, c’était un peu bizarre, explique Nicolas. Nos adversaires ont fait une partie énorme sans la moindre faute. Une partie presque parfaite. Tactiquement, en plus j’ai fait l’objet d’une prise à deux qui ne m’a pas facilité les choses. Ensuite, quand on est mené de la sorte, on tente l’impossible. On prend beaucoup de risques sur chaque pelote et forcément il y a beaucoup de déchet ».

Sans chercher d’excuses il reconnaît que Saint-Jean ne fait pas partie de ses frontons favoris compte tenu de ses dimensions supérieures à la plupart des autres canchas et qui ne correspondent pas aux qualités spécifiques, techniques et physiques, de ce joueur. Qui n’abdique cependant pas. En cette soirée du 8, il est confronté, pour son poste d’arrière à Eric Irastorza. « C’est un peu mon idole, avoue Nicolas. Jouer contre lui est toujours un plus. Mais avec Christophe (Olha) on a les moyens de faire quelque chose. On peu aller les chercher (Irastorza et Tambourindeguy) ».

Petit retour en arrière biographique. Ce Mauléonais de 23 ans a déjà du bagage. Il a débuté directement la cesta punta à l’âge de 6 ans. Son palmarès amateur est respectable : six fois champion du Pays Basque, six fois champion de France et vice-champion du monde au Mexique en 2011. Dans le groupe professionnel actuel il est le dernier venu puisque passé pro l’an dernier seulement. Avec un bon début. Vainqueur à Mauléon, finaliste du Gant d’or à Biarritz, finaliste à Plentzia. « Je me suis bien intégré dans le système, dit Nicolas. Dans cette équipe du Pro-Tour il y a une grosse ambiance » Et un staff technique dont il apprécie le travail. Il parle là de Serge Camy, le coach, de Laurent Algalarondo, le préparateur physique ou de Philippe Etcheverry, le technicien. « Quand on a un entraîneur comme lui (Etcheverry) c’est formidable, avoue Nicolas. Il nous apprend beaucoup. Et je suis très sérieux. Je m’entraîne presque tous les jours à Mauléon (course, musculation, pelote). Entre les deux parties, (6 et 8 août) j’ai privilégié la récupération avec des séances de massage. J’en avais bien besoin. J’ai de la chance car à Mauléon on met à ma disposition des installations comme une salle de musculation ou la piscine ».

Cette année est pour lui formidable car il a réalisé son rêve d’enfant : jouer aux Etats-Unis. Ce que son père a raté de peu, ce que son frère, Vincent, a réussi de manière un peu éphémère. En début d’année il a été engagé pour les deux mois de la saison à Fort Pierce. « Quand on m’a contacté j’ai accepté de suite, sans réfléchir, dit Nicolas. J’ai passé deux mois à jouer contre les meilleurs. Forcément j’ai progressé. J’ai déjà été recontacté pour la prochaine saison. Sauf problèmes financiers du fronton je repars à Fort Pierce. C’est formidable… »

Quand il ne joue pas à la pelote, Nicolas Eyheragaray est boulanger à Mauléon. Avec un patron, Pierre-Laurent Ithurralde, très attentif à la carrière de pelotari de son salarié. « Il aménage mes horaires et quand je pars à Fort-Pierce il rappelle un retraité récent qui me remplace pendant deux mois. Je suis dans des conditions idéales grâce à lui ».

Dans ses objectifs immédiats figurent une victoire dans son fronton, à Mauléon, où il est tenant du titre et le Mondial Pro. Associé à Foronda il attaque le 21 à Biarritz (fronton qui lui convient bien). « J’espère passer un voire deux tours » dit Nicolas.

 

← Retour aux actualités