Alex Hormaetxea : l’histoire à l’envers

Alex Hormaetxea est un garçon avenant. Il est toujours souriant, toujours satisfait de son sort. Et cette année il est plus heureux que jamais car il a réalisé un rêve d’enfant. Histoire à l’envers des puntistes basques qui ne cessent de rêver d’Amérique. Lui, il y est né, à Fort Pierce dans un environnement de cesta punta. Mais la vie a fait que sa famille a dû rentrer à Bermeo alors qu’il avait onze ans. Avait-il tourné la page ? Pas tout-à-fait. L’idée restait au fond de ses pensées alors même qu’il ne jouait pas à la cesta punta où il est arrivé sur le tard (20 ans).
C’est là que les USA ont recommencé à l’obséder un peu. Sans grand réussite à l’exception d’une pige de quelques semaines qui lui ont permis d’aller revoir sa grand-mère. Le miracle s’est produit à Saint-Jean-de-Luz l’an dernier. Beni, l’intendant du fronton de Dania (nous l’avions présenté dans Cesta Berriak) était venu en observateur. Il a proposé un contrat à Alex qui a sauté sur l’occasion. Fini les levers au petit matin pour travailler au port de Bilbao. Il a amené femme et enfants pour vivre enfin son rêve américain auprès de ses ascendants.
« Au niveau du jeu, c’est une bonne première année, dit-il. Les résultats sont satisfaisants. En plus j’ai retrouvé là-bas Diego (Beascoetxea) qui m’a très bien accueilli. Nous échangeons beaucoup ensemble. Et on va poursuivre notre expérience la saison prochaine ».
En attendant il vit toujours avec bonheur ce qui est devenu une parenthèse européenne d’été. Il a remporté le Trophée Plancha Tonio fin juillet à Saint-Jean face à un Eric Irastorza qu’il admire énormément. Curiosité du sort il devait le retrouver en ce jeudi premier août en demi-finale d’un Trophée Basque Bondissant qu’Alex avait remporté l’an dernier. Il n’a plus peur du grand français ? « Je me suis habitué à jouer contre lui, explique Alex. Je connais mieux son jeu ce qui me permet d’essayer de le contrer. J’ai emmagasiné de la confiance ». Mais il n’a plus ce souci car Eric a dû déclarer forfait en raison d’un genou très récalcitrant. C’est donc face à Nicolas Etcheto que jouera Alex. Pas simple non plus…
En cette soirée il est associé à David Minvielle. « Nous avons joué ensemble une fois l’an dernier mais je me sens bien avec lui, confie Alex. C’est un arrière qui joue au fond du mur et an plus sur la gauche du revers. De ce fait je peux plus facilement intercepter les pelotes adverses et me montrer plus agressif en attaque ». Le garçon est solide. Ce n’est pas un fou de l’entraînement physique mais il ne rechigne pas à l’effort. « J’ai l’habitude de bien m’entraîner physiquement car c’est primordial pour moi, dit-il. En plus cet hiver j’ai contrôlé mon alimentation afin de perdre un de poids pour être encore plus vif ».
La qualité principale qu’il s’attribue : « toujours être à l’affût devant et conclure au plus vite. J’adore le jeu agressif, les changements de rythme, les accélérations ».
Le défaut qu’il se reconnaît : « le service. Je dois absolument le travailler. Il faut que j’arrive à servir sans laisser l’avantage à l’adversaire. Ce n’est pas facile de bien doser. Mais je vais y arriver ».